L’esposizione essa è divisa in 3 parti: utopie sessuali, rifugi libertini e sessografia.
Come l’architettura influenzato la visione maschilista della sessualità?
Anche se la mostra è molto interessante e vanta un punto di vista neutrale, è facile notare la grande influenza del pensiero maschilista sull’idea generale della sessualità. La rappresentazione dei bordelli ideali dello scrittore bretone Restif è tra le più interessanti. L’idea dei bordelli di Stato fu sviluppata soprattutto al fine di evitare evitare problemi di igiene (tra cui la diffusione della sifilide) nella Parigi del XVIII secolo. Tuttavia, il ruolo delle donne è simile a quello di un oggetto. Le case di piacere sono classificate secondo l’età delle lavoratrici e se un bordello dispone di ragazze giovani, migliore sarà l’ubicazione, esattamente come accade con i prodotti disposti a vista nei supermercati.
Un’architettura sessuale al servizio del piacere
Qual è lo spazio riservato alla sessualità nella nostra vita cittadina?
Clicca qui per il sito della mostra
–
TESTO ORIGINALE
1000m2 de deseo : l’architecte au service de la sexualité … Ou l’inverse ?
Architecture et sexe sont à priori deux thèmes sans liens apparents. On peut penser assez grivoisement à la Torre Agbar de Barcelone, mais là s’arrêtent les suppositions.
Donc pourquoi pas, à voir si je sors de cette exposition l’esprit un peu plus rempli. Commençons par l’affiche qui présente un design assez simple à première vue : un grand poster rose seulement agrémenté d’un trou de serrure rouge qui laisse entrevoir un dessin abstrait d’époque représentant des vagins volants. Le thème du voyeur est très présent, on l’imagine regarder à travers la serrure et laisser libre cours à son imagination.
Mais cette serrure a pour moi une toute autre signification. La métaphore de la serrure pour représenter l’organe féminin n’est pas nouvelle, peut-être inspirée du mythe de Barbe Bleue.
Ce dernier a pour charmante habitude de tuer ses épouses et les garder dans une chambre fermée à clé. Sa dernière femme en date reste un soir, seule, dans la demeure conjugale et, malgré l’interdiction par son mari d’entrer dans cette chambre, elle y pénètre tout de même et découvre les corps des anciennes épouses. Elle laisse donc tomber la clé qui se tâche de sang. Le moment où la femme ouvre la serrure, métaphore de la pénétration, avec une clé des plus phalliques et se tachant de sang, représente la perte de la virginité.
Mais rentrons dans le vif du sujet, l’exposition en soit. Elle se divise en 3 parties : utopies sexuelles, refuges libertins et sexographe. Dès l’entrée une note nous explique la vision qui va être donnée : comment la société occidentale a planifié, construit et imaginé les lieux dédiés au sexe du XVIIIème siècle à nos jours et comment ces lieux dédiés au sexe ont façonné les stéréotypes de genres et renforcé la société patriarcale.
Comment l’architecture a influencé la vision machiste de la sexualité
Bien que l’exposition soit assez intéressante et avec un point de vue neutre, on ne peut que constater la grande influence de la pensée machiste sur la pensée collective de la sexualité.
La représentation de bordels idéaux par l’écrivain Restif de la Bretonne est des plus intéressante. L’idée de bordels d’état qu’il développa était avant tout pour éviter les problèmes d’hygiène rencontrés dans les bordels parisiens du XVIIIème siècle, notamment la propagation de la syphilis. Cependant, la place de la femme y est rapportée à un simple objet. Elles sont classées dans ces bordels d’état suivant leur âge et plus elles sont jeunes, mieux elles seront installées, telles les offres de supermarchés où le plus intéressant est placé en tête de gondole.
Nous poursuivons avec l’architecture playboy qui nous fait atteindre des sommets de machisme. Les duplex qui correspondent aux critères de playboy ne sont ni plus ni moins qu’une arme de séduction. L’utilisation de grands espaces ouverts, de matériaux nobles comme le cuir ou la fourrure sont, dans l’idée de l’époque un moyen de séduire les femmes qui sont vues dans le meilleur des cas comme des trophées de chasse et dans le pire, comme une décoration de plus pour leur appartement.
La sexualité de la femme n’y est même pas pensée. La femme y est vue comme un objet de décoration, comme le montre l’extrait vidéo d’un James Bond : les deux femmes qui se battent contre l’agent secret sont dépeintes telles des meubles qui complémentent la décoration de la maison playboy.
Bien que cette vision machiste ne soit en aucun cas imputable aux organisateurs de cette exposition, on ne peut que se désoler devant le peu de place qui est laissé à la sexualité féminine. Mais heureusement, d’autres idées, bien que souvent restées au simple stade d’idée, ont surgi au fur et à mesure des époques.
Une architecture sexuelle au service du plaisir.
À part cette vision très machiste de la sexualité, on assiste également à une vision très moderne de la sexualité, et ce dès le XVIIIème siècle. Le premier essai qui nous est présenté est celui du Phalanstère de Fourrier. Il imagine une ville-palace dédiée à la luxure où la vie s’organise en commun, telles les utopies hippies des années 60.
Les activités pratiques de la vie courante s’effectuent dans deux ailes à part. La troisième aile se consacre au plaisir. L’orgie, autant gastronomique que sexuelle, y est portée en maitresse absolue. La sexualité féminine n’y est pas vue comme « procréatrice » ou soumise à l’homme mais comme partie intégrante et égale à celle de l’homme et des volontaires érotiques sont présents pour se soumettre aux désirs de ceux qui, par vieillesse ou difformité, sont laissés pour compte par une société trop normative.
Cette vision égalitaire de la sexualité est également visible dans la partie de l’exposition consacrée aux « petites maisons », ces maisons construites par l’aristocratie française au XVIIIème siècle. Ces maisons de campagne, construites dans la nature autour de Paris, étaient utilisées comme terrain de jeux pour la noblesse dont les m?urs légères sont plus que connus. Grâce à l’influence de femmes fortes comme Marie Antoinette ou Madame de Merteuil, personnage fictif du roman Les Liaisons Dangereuses, les femmes ne sont plus passives dans leur sexualité, sujettes aux envies des hommes, mais prennent le pouvoir.
Mais aussi bien dans le phalanstère que dans les petites maisons, cette liberté sexuelle est cantonnée à la classe dirigeante, nobles ou riches bourgeois. Le pauvre n’a pas droit à ces orgies ou à tant de liberté car, selon les idées de l’époque, il n’a pas l’éducation suffisante pour comprendre la philosophie cachée derrière cette vision de la sexualité. On concède aux pauvres la prostitution qui est selon les mots de Fourrier, une sous-sexualité.
D’autres ?uvres nous sont présentées, mettant en scène la sexualité comme partie intégrante d’une vie en communauté. On n’y trouve plus cette vision du riche et du pauvre grâce à l’influence du mouvement hippie. Plusieurs exemples de communautés imaginaires comme la Ville Cybernétique qu’invente Schöffer en 1969 avec un centre de divertissement sexuel. On s’y retrouve avec d’autres membres de la communauté pour pratiquer et découvrir la sexualité, aidé par des sons et des lumières, sensés inspirés et développer la pensée sexuelle.
Quelle place est laissée à la sexualité dans nos vies citadines ?
De nos jours, la sexualité est de plus en plus présente. Notre société lui accorde une grande place et cela au sein même des villes. Saunas gay, dark rooms dans les discothèques, cruising, la sexualité à envahit la ville et il est de nos jours des plus faciles d’assouvir une envie sexuelle.
L’architecture dédiée au sexe se retrouve dans l’?uvre de Pol Esteve qui a conçu de nombreuses dark rooms à Barcelone et pose la question de comment construire un lieu qui ne va pas être vu. L’architecte doit faire preuve de prouesse pour donner naissance à un lieu adéquat qui doit faire jouer le toucher et l’ouïe au lieu de la vue.
Le sexe peut devenir également une commodité qui représente l’image d’un quartier. Le quartier gay de Barcelone, l’Eixample, souvent appelé par les locaux Gayxample, utilise la sexualité et la permissivité qui s’y trouve pour séduire ses habitants. Mais ce quartier se retrouve bloqué dans une homonormativité. La vision de la sexualité gay y est figée et ne représente qu’une partie restreinte de la sexualité queer.
Mais la vision qui est donné à cette pseudo liberté sexuelle n’est pas si libertaire que cela.
Les dictats de la mode se retrouvent aussi dans la sexualité. Avec Instagram, Facebook, la sexualité est soumise tout d’abord au regard de l’autre.
Entre une surreprésentation du sexe correspondant aux canons du moment, internet s’est converti en machine à masturbation et cela se reflète dans la création de lieux destinés au sexe. On assiste à un recul de la pensée sur la sexualité et à une omniprésence d’une sexualité rapide et quantitative, peut-être pourrait on même le qualifié de sous-sexualité pour reprendre le terme de Fourrier.
On ne pense plus à la sexualité comme un monde à explorer mais comme une activité de plus.
Heureusement, des tentatives de retour à une sexualité plus libertaire se démarque comme l’initiative Army of Love. Cette initiative se présente comme un remède à une vision capitaliste de la sexualité qui marginalise sexuellement les personnes ne correspondant pas aux critères sexuels de notre époque. Grâce à des volontaires sexuels, des personnes qui se sentent délaissés ou perdus dans un monde qui représente le sexe d’une manière excluante ou qui ne les convainc pas peuvent se rendre dans un espace dédié à la redécouverte et à l’acceptation de son corps et de ses envies. En reprenant l’idée de volontaire érotiques de Fourrier, le projet Army of Love se veut comme un retour à une compréhension et à une acceptation de tous les corps, tous les sexes et toutes les envies.
Il n’a jamais été aussi facile dans l’histoire de l’humanité d’assouvir une envie sexuelle grâce aux nombreux lieux dédiés à la sexualité. Mais en même temps il est toujours aussi difficile d’assouvir une envie qui ne correspond pas à la norme ou d’assumer sa sexualité et son corps quand l’un ou l’autre ne correspond pas aux critères établis.
À façonner nos villes, l’architecte façonne également notre vision du monde. Il est donc de son devoir de penser à la sexualité de manière neutre et général, de penser à toutes les sexualités sans se laisser convaincre par une vision trop facile et trop normative.